Inertie des ponts thermiques

[Yves_M]

Bonjour,

Je ne sais pas si le sujet a déjà été abordé, mais je me posais une question au sujet de la modélisation des ponts thermiques:

Si j'ai bien compris, comfie considère les ponts thermiques comme des simples conductances thermiques entre l'intérieur et l'extérieur, mise en parallèle des murs, qui vaut psi * linéaire de pont thermique.

Or un pont thermique a forcément une inertie: par exemple pour un balcon, la dalle à l'intérieur échange avec le béton du balcon, et non directement avec l'air extérieur. Le béton du balcon ayant une inertie importante, ses variations de température sont a priori déphasées et atténuées par rapport à la température extérieure.

Le phénomène est encore plus important pour les ponts thermiques de plancher bas, puisque l'échange se fait avec la masse de terre périphérique au bâtiment, qui a une forte inertie.

Dans ces conditions, est-il vraiment pertinent d'utiliser les valeurs de psi calculées en statique? Je comprends qu'il est difficile d'estimer l'inertie pour chaque type de pont thermique, mais est-ce qu'il ne serait pas plus approprié d'affecter au moins une inertie forfaitaire à chaque pont thermique, ou encore de prendre un échange avec la température du sol (au lieu de l'air) pour les ponts thermiques de plancher bas?

[olivir]

Bonjour Yves-M,

Effectivement, il y a sans nul doute une inertie, de la même façon que les parois lourdes en ont une qui n'est pas prise en compte dans les calculs statiques. Cette dernière inertie a tendance à diminuer les pertes d'une dizaine de % pour des inerties importantes (I > 200 Wh/m²/K) selon mes dernières estimations (résistance thermique augmentée par la masse).

Pour un pont thermique, j'imagine que l'inertie est bien plus faible dans la plupart des cas (moins de masse) donc la surestimation pas si importante que ça.

[Yves_M]

Bonjour Olivir,

Merci pour ces infos, votre étude sur l'inertie des murs est très intéressante.
Pour les ponts thermiques je ne suis pas si convaincu que ça que l'effet est négligeable: en effet pour un plancher bas sur terre plein par exemple, la masse de terre mise en jeu a une inertie très importante, comparable aux murs...
Une solution serait de prendre psi * (Tint - Tsol), avec une température du sol de 12°C au lieu de celle de l'air à 0°C en hiver, la différence est notable, mais je ne sais pas si c'est correct non plus.
De manière générale l'inertie "intérieure au bâtiment" est probablement négligeable pour un pont thermique (peu de surface de contact avec l'intérieur) mais l'inertie de "transmission" des variations extérieures vers l'intérieur ne l'est peut-être pas. Pour parler plus clairement: si on a une vague de froid passagère qui dure 10h, l'effet réel pourrait être faible (car l'onde de chaleur n'a pas le temps de traverser le pont thermique) alors que le modèle statique prévoit un effet fort (pas d'atténuation). Je ne sais pas si c'est bien clair...

Peut être que l'école des mines aurait des éléments là-dessus...

[Sylvain75]

Bonjour Yves-M,

Effectivement, il y a sans nul doute une inertie, de la même façon que les parois lourdes en ont une qui n'est pas prise en compte dans les calculs statiques lors de l'isolation des murs. Cette dernière inertie a tendance à diminuer les pertes d'une dizaine de % pour des inerties importantes (I > 200 Wh/m²/K) selon mes dernières estimations (résistance thermique augmentée par la masse).

Pour un pont thermique, j'imagine que l'inertie est bien plus faible dans la plupart des cas (moins de masse) donc la surestimation pas si importante que ça.

Bonjour Monsieur Olivier Martinez,

J'ai découvert votre blog et me suis permis d'y laisser un petit commentaire. Je suis en plein dans des problématiques de pont thermique dans une copropriété et comme on doit refaire le ravalement j'aimerai en profiter pour leur glisser à l'oreille les bienfaits l'isolation des murs et plus particulièrement de l'ITE. Mais ce n'est pas si simple, énormément de paramètres entrent en compte (les balcons par exemple, quelle horreur).

J'aurais donc sans nul doute une série de question à venir poser