Chaleur latente des occupants
Modérateurs : Stephane_T, Ludovic_B, Jean-Louis, Régis, Renaud
Chaleur latente des occupants
Bonjour,
Je suis sur un projet depuis quelques semaines, et une question me turlupine ...
Les occupants dissipent, en fonction de leur activité, de la chaleur sensible et de la chaleur latente.
On est d'accord que la chaleur sensible participe au chauffage du bâtiment, à raison d'un certain pourcentage selon l'activité.
Et la chaleur latente des occupants (respiration, transpiration, odeurs, ...), participe-t-elle aussi au chauffage du bâtiment ? Ou bien est-elle d'abord évacuée par la ventilation, puis condensée à l'extérieur du bâtiment ?
Les apports en humidité sont-ils important dans le bilan des apports internes ?
Merci de vos conseils.
PS : je dédie notamment ce post à Bertaud, qui à l'air de s'y connaître grandement sur ce sujet
Je suis sur un projet depuis quelques semaines, et une question me turlupine ...
Les occupants dissipent, en fonction de leur activité, de la chaleur sensible et de la chaleur latente.
On est d'accord que la chaleur sensible participe au chauffage du bâtiment, à raison d'un certain pourcentage selon l'activité.
Et la chaleur latente des occupants (respiration, transpiration, odeurs, ...), participe-t-elle aussi au chauffage du bâtiment ? Ou bien est-elle d'abord évacuée par la ventilation, puis condensée à l'extérieur du bâtiment ?
Les apports en humidité sont-ils important dans le bilan des apports internes ?
Merci de vos conseils.
PS : je dédie notamment ce post à Bertaud, qui à l'air de s'y connaître grandement sur ce sujet
Re: Chaleur latente des occupants
Monsieur Étienne Bertaud, excusez-moi
Re: Chaleur latente des occupants
Damned !
Etienne Bertaud
Génie de l'habitat
Université Toulouse III - Paul Sabatier
Génie de l'habitat
Université Toulouse III - Paul Sabatier
Re: Chaleur latente des occupants
Dois-je comprendre que vous n'avez pas de plus de réponses que moi ... ?
Re: Chaleur latente des occupants
Oulah ! Il faut que je prenne position...
A l'intérieur de la zone, il est acquis que le couplage hygrométrie-température est négligeable, au moins sous nos latitudes et dans des plages ambiantes ; c'est la raison pour laquelle les courbes d'enthalpies sont des droites sur les diagrammes psychro. Au passage, on peut noter que les règles Th-CE intègrent l'hygrométrie dans le calcul de la chaleur sensible de l'air humide mais je gage que l'effet en est pouillemesque.
L'effet de l'hygrométrie sur les températures est potentiellement plus marquant au niveau des parois : les phénomènes de sorption-désorption dans les parois sont des phénomènes qui engagent des échanges d'énergie et si on regarde les équations, leur conséquence est de modifier l'inertie thermique apparentes des parois (sur un pas de temps donné et lors d'une évolution des paramètres climatiques et des charges internes, la température d'une couche reste stable tant que l'équilibre hydrique n'est pas atteint) ; on trouve des éléments décrivant cela dans le "engineering references" d'Energy + et dans des publications récentes de Energy and building ("Effect of moisture transfer on internal surface temperature). Du point de vue quantitatif, l'effet reste encore négligeable en période de chauffage. En période de rafraichissement, l'effet semble plus marquant mais pas non plus fantastique, d'autant plus que les études sont souvent menées avec des matériaux à fort comportement hygroscopique (terre crue, terre cuite, bétons de chanvre alors que les parois dans les bâtiments sont souvent revêtues de peintures peu étanches) et que l'effet des textiles (habits, ameublement), matériaux très hygroscopiques et présent en quantité massive ne sont jamais intégrés...
A l'intérieur de la zone, il est acquis que le couplage hygrométrie-température est négligeable, au moins sous nos latitudes et dans des plages ambiantes ; c'est la raison pour laquelle les courbes d'enthalpies sont des droites sur les diagrammes psychro. Au passage, on peut noter que les règles Th-CE intègrent l'hygrométrie dans le calcul de la chaleur sensible de l'air humide mais je gage que l'effet en est pouillemesque.
L'effet de l'hygrométrie sur les températures est potentiellement plus marquant au niveau des parois : les phénomènes de sorption-désorption dans les parois sont des phénomènes qui engagent des échanges d'énergie et si on regarde les équations, leur conséquence est de modifier l'inertie thermique apparentes des parois (sur un pas de temps donné et lors d'une évolution des paramètres climatiques et des charges internes, la température d'une couche reste stable tant que l'équilibre hydrique n'est pas atteint) ; on trouve des éléments décrivant cela dans le "engineering references" d'Energy + et dans des publications récentes de Energy and building ("Effect of moisture transfer on internal surface temperature). Du point de vue quantitatif, l'effet reste encore négligeable en période de chauffage. En période de rafraichissement, l'effet semble plus marquant mais pas non plus fantastique, d'autant plus que les études sont souvent menées avec des matériaux à fort comportement hygroscopique (terre crue, terre cuite, bétons de chanvre alors que les parois dans les bâtiments sont souvent revêtues de peintures peu étanches) et que l'effet des textiles (habits, ameublement), matériaux très hygroscopiques et présent en quantité massive ne sont jamais intégrés...
Dernière modification par bertaud le 20 juin 2013 15:34, modifié 1 fois.
Etienne Bertaud
Génie de l'habitat
Université Toulouse III - Paul Sabatier
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Université Toulouse III - Paul Sabatier
Re: Chaleur latente des occupants
Très intéressant, "Monsieur" Bertaud
Merci
Merci
Sobriété avant, Efficacité ensuite, Renouvelables enfin
(Environnement : avant, pendant, après)
(Environnement : avant, pendant, après)
Re: Chaleur latente des occupants
Si ça peut me faire passer au statut de Gourou...
Etienne Bertaud
Génie de l'habitat
Université Toulouse III - Paul Sabatier
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Re: Chaleur latente des occupants
Je vous remercie beaucoup "Monsieur" Bertaud pour cette réponse complète qui va grandement me faire avancer.
En espérant ne pas vous avoir donné l'impression que je vous mettais la pression avec mon premier post
Sam
En espérant ne pas vous avoir donné l'impression que je vous mettais la pression avec mon premier post
Sam
Re: Chaleur latente des occupants
Un peu de biblio complémentaire :
Effect of moisture transfer on thermal inertia in simple layer walls : case of a vegetal fibre material (article de l'INES). La conclusion est intéressante.
Effect of moisture transfer on thermal inertia in simple layer walls : case of a vegetal fibre material (article de l'INES). La conclusion est intéressante.
Etienne Bertaud
Génie de l'habitat
Université Toulouse III - Paul Sabatier
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